Balade sur le sentier de la philosophie à Kyoto

05 Feb 2019


En japonais, on l’appel “Tetsugaku-no-michi”, le chemin de la philosophie. A kyoto, le long du canal, c’est le sentier que Nishida Kitaro, professeur de philosophie à l’université de Kyoto et d’autres philosophes de l’époque, aimaient emprunter chaque jour pour méditer.
C’est vers la fin du XIXème siècle que Nishida Kitaro passa le plus de temps à l’université de Kyoto. A l’époque où le Japon commençait à s’ouvrir peu à peu à l’occident, la philosophie de Kitaro mêlait à la fois le rationalisme et la pensée bouddhiste en une réflexion sur la nature et l’existence de l’homme. Il inspira de nombreux auteurs à travers le monde. Emprunter le chemin de la philosophie est une étape parfaite pour découvrir une des plus belles parties de la ville traditionnelle de Kyoto. C’est une balade d’une trentaine de minutes mais pleine de surprises et de choses à découvrir. Au fil des saisons, le chemin se transforme complètement. Bordé de sakura (cerisiers) en fleurs au printemps, il devient rouge et orangé en automne, ce que les japonais appellent le Kôyô. Parfois, l’hiver vient couvrir d’un voile blanc ce sentier de méditation. Il est situé au coeur de Higashiyama, le quartier traditionnel le mieux préservé de Kyoto, proche de nombreux temples entourés par la forêt et les rivières. Il est probable que nos chers philosophes eurent l'habitude de commencer cette balade par le nord, l’université de Kyoto se trouvant dans cette direction. Voici quelques temples à apprécier en chemin :
Non loin de l’entrée du chemin se trouve le temple Ginkakuji, classé au patrimoine mondial, de son nom officiel : Jisho-ji, le pavillon d’argent. On l’associe souvent avec le temple Kinkaku-ji (Rokuon-ji), le pavillon d’or, couvert de feuilles d’or. Mais contrairement à celui-ci, le Ginkaku-ji n’est pas couvert de feuilles d’argent (Gin signifiant l’argent en japonais). Il est d’un esthétique tiré du concept japonais Wabi-Sabi, c’est à dire d’une beauté raffinée, élégante et modeste, connectée avec la nature. L’objectif de la construction de ce temple, autrefois villa du shogun Ashikaga Yoshimasa, était de rivaliser avec le pavillon d’or, mais la guerre d’Onin éclata à la fin du XVème siècle, et priva le temple de sa parure.
En continuant le chemin, on trouve le temple Honen-in, caché entre les arbres. Après avoir franchit la porte, vous passez par deux monticules de sables qui selon les croyances, purifient l’esprit. L’enceinte de ce sanctuaire est magique, le temple semble perdu au milieu d’un jardin secret. Son hojo est ouvert en avril pour apprécier le temple avec les cerisiers en fleurs et en automne au mois de novembre pour le Kôyô. Un temple à admirer absolument.
Un peu plus loin, vous verrez une pierre sur laquelle est gravée une pensée poétique de Nishida Kitaro : “Les gens sont les gens, et je serai moi-même, indépendamment,  le chemin que je suis, je vais le poursuivre…”
Rendez-vous après avoir traversé un pont au sanctuaire Otoyo-jinja, au torii de pierre entouré par la nature. Son gardien n’est ni le renard, ni le corbeau, mais une souris ! En effet, une souris aurait selon les croyances shintoïstes, sauvée la vie de la divinité Okuninushi piégé dans une chambre en feu. Ce temple est aujourd’hui synonyme de longévité et de bonne santé, et daterait du IX ème siècle.

Durant cette promenade des plus Zen, reposez-vous dans un des petits cafés alentours, contemplez les jardins et la nature environnante, visitez les échoppes de kimonos, en toute sérénité, comme les nombreux chats du quartier qui aiment s’y reposer.


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