5 styles de jardins japonais

10 Apr 2019


Depuis les temps anciens, le jardin japonais tient une place très importante dans la culture nippone. Depuis le IVème siècle, cette tradition est un des éléments majeurs de la religion Shinto et bouddhiste. Le shintoïsme honorant chaque élément de la nature comme divinité, on y retrouve tout ce qu’un paysage peut offrir, de la roche aux cours d’eau et arbres taillés avec soin. Toutes les merveilles de la nature dans un ensemble miniaturisé et maîtrisé. Le shintoïsme est une pratique n’ayant pas de véritable dogmes, ni d’écrits, mais qui est particulièrement insérée dans la vie quotidienne des japonais. Les jardins sont alors des lieux de méditation et de contemplation de la nature. 
Ci-dessus, le jardin Ritsuirin à Kagawa (XVIIIème siècle)

Il existe différents types de jardins, qui selon les époques d’origine et les saisons, vont beaucoup se différencier les uns des autres. A l’époque où le bouddhisme est à son apogée sur le territoire japonais, le jardin est avant tout un lieu Zen. Au XII ème siècle, le jardin est purifié et l’on y trouve seulement que du sable et de la roche. Les autres éléments de la nature sont délaissés pour accroître la méditation sur l’individu. Le jardin sec est appelé Karesansui où sakuteiki. L’exemple le plus connu au Japon et le jardin sec du temple Ryon-ji à Kyoto. On y remplace l’eau par des graviers ratissés soigneusement et quinzes roches couvertes de mousse nous rappellent l’usure du temps (mais vous découvrirez lors de votre visite bien d’autre significations et énigmes étonnantes). La nature est représentée de manière la plus simple possible, et ils vous suffira de vous asseoir face à cette merveille et méditer en contemplant cette splendeur de l’art zen.

Le jardin de style Karesansui ou jardin sec du temple Enkouji pendant la saison du Kôyô (feuilles d'automne) à Kyoto


A l’inverse de ces jardins, l’époque Heian (794-1185) conservait une réelle représentation de la nature et leur taille est bien plus importante. Le jardin de style Shinden est grand et souvent rattaché à une série de bâtiments aussi de taille importante. A Kyoto, on trouve encore les aspects grandeur nature de ce type de jardin devenu assez rare, notamment au temple Daikaku-ji. L’étang de Osawa, élément de ce jardin, par sa grandeur, définit tout à fait le style de la période Heian. Fin mars, début avril, vous pourrez  admirez les superbes cerisiers en fleurs qui entourent le temple et la pagode Shingyo.
Jardin du temple Heian à Kyoto au large étang créé avec l'eau du lac Biwa.


L’arrivée de l’art de la cérémonie du thé va également changer le style des jardins japonais. Le Sadô (l’art du thé) se développe beaucoup vers le XVI ème siècle et se déroule dans un petit pavillon entouré d’un jardin. Le jardin de la cérémonie du thé où Chaniwa, doit être synonyme de pureté et son objectif est de déconnecter l’hôte du monde extérieur. On y trouve peu de fleurs aux couleurs trop fortes ou bien elles seront  discrètement parsemées dans le paysage. L’accès au bâtiment où l’on assiste à la cérémonie (chashitsu) est un petit chemin de pierres entouré de quelques arbres. Le chaniwa est élégant, discret et modeste. Vous pourrez admirer un magnifique jardin de cérémonie du thé au sublime parc Kenrokuen de Kanazawa, où à la villa Katsura de Kyoto (notez que cette dernière demande aux visiteurs une réservation assez longtemps en avance).
Vue hivernale sur le jardin Kenrokuen de Kanazawa



Lors de voyage au japon, vous passerez certainement la nuit dans un ryokan (hébergement de style japonais) et aurez alors l’occasion de contempler dans certains d’entre eux  des jardins de cours intérieures comme ceux du style Tsuboniwa. Le style de ce jardin est étroitement lié à l’architecture traditionnelle japonaise et tout comme le chaniwa, c’est un jardin simple et pur. La surface de ce jardin est bien souvent très petite et est composé d’eau, souvent de camélias, petits érables, glycines, roches et peut également être un jardin sec avec ses graviers ratissés. Il est synonyme de vie et de lumière dans le lieux d’habitations.

Vue sur jardin depuis un bâtiment traditionnel japonais à Kyoto.


Jardins Edo

Enfin, durant la période Edo (1603-1868), on commence à concevoir des jardins japonais comme lieux de promenades, aux petits étangs et sources d’eau traversées de ponts de bois ou de pierre. Le japon entre dans une ère de paix et le jardin est symbole de la richesse des seigneurs (Daimyos), ceux-ci ne pouvant plus montrer leur puissance militaire. L'isolationnisme s’éteint peu à peu et les japonais se découvrent un réel goût pour voyage et de la nature, ce qui inspire l’art des jardins de cette époque. La villa Katsura de Kyoto et son jardin de l’époque Edo en est un des plus beaux exemples, ainsi que le kenrokuen de Kanazawa. Vous trouverez aussi à Tokyo le jardin du parc Shinjuku Gyoen où encore le koishikawa Koraku-en près de Tokyo Dome.
Le parc Shinjuku Gyoen (Tokyo)