Le savoir-faire exceptionnel du papier washi à Echizen (Fukui)

26 Jun 2019



Ce “Savoir-faire du papier artisanal japonais”  est classé au patrimoine immatériel de l’humanité en 2014 par l’UNESCO. Le papier est un élément majeur de la culture japonaise,utilisé aussi bien pour la calligraphie, le dessin, mais aussi pour la fabrication de lanternes, d’éventails, d’ombrelles, de parapluies et surtout dans l’architecture d’intérieure des maisons traditionnelles. En effet, dans ce que l’on appel au Japon Washitsu, pièces de style japonais en tatamis, on couvre de papier les portes coulissantes appelées  Fusuma (utilisant du papier à grain épais non translucide) ou Shoji (on le trouve plutôt dans les chambres à coucher, et fabriqué avec du papier mince et des cadres en bois pour le maintenir). Ainsi, utiliser du papier pour séparer les pièces permettait de laisser passer la lumière tout en gardant l’intimité d’une pièce. 

Washitsu

Il existe bien sûr au Japon plusieurs sortes de papier traditionnel de différentes qualités. A Echizen, dans la préfecture de Fukui, on fabrique à la main l’un des papiers les plus sacrés du Japon : le washi. L’artisanat de ce papier date de plus de 1300 ans, et encore aujourd’hui, on continue de le fabriquer selon les méthodes ancestrales.

Ici, un des artisans a même été désigné trésor national pour son savoir-faire exceptionnel. La légende raconte qu’une déesse appelée Kawakami Gozen, apparue près de ce village il y a très longtemps et par pitié pour les habitants qui ne parvenaient pas à vivre de l’agriculture, leur apprit l’art de la fabrication du washi. En vous baladant à Echizen, ne manquez pas les somptueux temples Okamoto Otaki qui lui sont dédiés.

Vue sur Echizen depuis le mont Kameyama

Aujourd’hui, plus de 500 personnes travaillent pour le fabriquer utilisant les fibres de différents matériaux comme le mûrier appelé Kozo (pratique puisqu’il pousse très vite et constitue une ressource abondante), le mitsumata (plante à trois branches utilisée à l'origine dans la médecine chinoise), et le gampi (fibre plus difficile à récolter mais très résistante extraite d’une plante sauvage).
Le Kozo, ou mûrier du japon, plante essentielle à la fabrication du washi

Toutes ses ressources naturelles sont ensuite utilisées de différentes manières dans la fabrication de plusieurs types de papier washi. On citera comme exemple le papier Torinoko utilisé pour les fusuma, ou le Gasenshi pour la calligraphie et le dessin. Si vous vous rendez à l’est du village d’Echizen, rendez vous à Papyrus house et rencontrez les artisans qui auront le plaisir de partager leur savoir et de vous initier à la fabrication. Certains types de washi sont si solides que même en tirant dessus de toutes vos forces, il ne cédera pas, de la même manière qu’il est très résistant à l’eau (on utilise le washi pour certains parapluies traditionnelles), mais aussi aux rayons du soleil qui ne font que le rendre encore plus blanc.


Pour expliquer simplement sa fabrication, on cuit à la vapeur les écorces des arbustes puis on fait les fait sécher, (elles ressemblent alors à de longues feuilles de maïs.) Vient ensuite le travail délicat de retirer les parties inutiles des écorces et de les gratter au soleil pour obtenir la couleur blanchâtre. On les rince ensuite dans l’eau puis on les fait bouillir jusqu’à obtenir de petites boulles de fibres qui seront battues. On obtient alors la pulpe de papier. En ajoutant de l’eau, on obtient alors une pâte qui sera travaillée sur un tamis avant d’être séchée. Ce procédé est en réalité un travail de maître, dont le procédé suit les saisons et qui demande beaucoup de patience. 

 

Après vous être rendu au papyrus house et au musée du papier, balader vous dans les rues d’Echizen et découvrez ses quartiers typiques et plein de charme. Ce village était déjà connu de certains grands artistes européens comme Rembrandt qui utilisa le papier d’Echizen à partir de 1647, notamment pour l’un des célèbres portrait de son fils Titus et autres nombreuses oeuvres.

Si vous vous rendez là-bas début mai, vous assisterez au kami festival dédié à la déesse du papier washi, ou pendant 3 jours, les rues sont animées et des enfants jouent la scène de l’arrivée de la déesse dans le village. Les prêtres shinto font défiler ensuite les mikoshi (représentant de petits temples à l’intérieur desquels une relique incarne le kami) dans les quartiers de la ville avant de le conduire à la fin du jour, en haut de la montagne, accompagnés de lanternes et torches enflammées. 


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