Toits de chaume au Japon: Shirakawago mais encore ?

04 Dec 2019


Lorsqu'il est question de maisons atypiques aux toits de chaume, les livres et autres supports de voyage qui traitent du Japon mentionnent souvent le village de Ogimachi à Shirakawago, plus connu sous le nom de la région uniquement. C’est bien à raison que l’attention est concentrée sur ce vaste village de la préfecture de Gifu, classé à l’UNESCO en 1995. Si vous n’en aviez jamais entendu parlé, jetez un coup d’oeil ici.

Dans cet article, nous tenions à vous faire découvrir d’autres villages, certes moins grands ou moins anciens, mais tout autant dépaysant et avec leurs particularités régionales. La période est d'ailleurs bien propice, car ces toits de chaume au Japon sont indicateurs de fortes chutes de neige sur une région. En effet ce style d’architecture appelé "gassho" permet à la neige de glisser et de ne pas peser sur les fondations.

Si vous n'avez pas envie de vous retrouver dans la foule touristique de Shirakawago, voici d'autres lieux qui pourraient vous offrir une expérience similaire, avec leurs charmes respectifs.

Saiko Iyashi no sato Nenba

Grand village non loin de Kawaguchiko et du Mont Fuji, Iyashi no sato est accessible en environ 3h depuis Tokyo, en prenant un bus depuis Kawaguchiko. Le village abrite de nombreux bâtiments de style gassho et se trouve dans un cadre très agréable en pleine nature. Malgré ses qualités dont sa simple accessibilité, il est probablement moins connu car étonnement récent.
En effet, cet ancien village fermier a été détruit par un glissement de terrain en 1966 puis reconstruit en village ludique traditionnel pour ouvrir au public en 2006. L’intérieur des maisons est donc très neuf, et chacune possède un intérêt propre. Certaines accueillent des expositions d’art mais aussi des expositions qui retracent l’histoire du Japon, tandis que d’autres recréent l’atmosphère d’antan.
Le site est aussi bien pensé pour les visiteurs avec des toilettes et trois restaurants (prix assez élevés). Vous pourrez également y tenter diverses expériences telles que vêtir un kimono ou vous mettre dans la peau d’un samouraï ou d’un ninja; et essayer différents artisanats comme la poterie et le tsurushibina (ancien artisanat qui consiste à fabriquer des petites poupées en tissu et à les accrocher dans une sorte de mobile). Vous pourrez bien sûr vous acheter un souvenir mais aussi des produits locaux à la boutique du village.

Depuis le village, vous pourrez par beau temps apercevoir le Mont Fuji au loin, notamment à l’étage de certaines maisons.

Comptez 310 yens pour l’entrée du village plus les expériences que vous voudrez tenter.

Les villages de Gokayama

A la pointe Sud-Ouest de la préfecture de Toyama, la région de Gokayama, entourée d’immenses montagnes, accueille deux villages aux maisons de style gassho: Ainokura et Suganuma.
Au même titre que Ogimachi, ils ont été inscrits à l’UNESCO en 1995 mais sont assez méconnus à cause de leur accès difficile et leur superficie moins vaste. Pourtant, ces deux villages sont à l’image de leur région, riche en traditions et en culture.
  • Le village de Suganuma

Sur les bords de la rivière Shogawa, Suganuma se décompose en deux parties séparées par un tunnel : le village Suganuma et le village Gokayama Gassho. Suganuma abrite neuf anciennes maisons de ferme aux toits de chaume "gassho-zukuri", dont cinq inscrites à l’UNESCO. Avant cela, il obtenait déjà en 1970 la distinction de Site historique National et d'Importante zone de préservation des bâtiments historiques en 1994.
Afin de transmettre et préserver cet héritage, les maisons ont été transformées en maisons d'hôte, restaurants ou musées, pour accueillir le public. Une partie des bâtiments a été déplacée à Gokayma Gassho no Sato. Le lieu à l’autre bout du tunnel est inhabité et sert uniquement de lieu d’exploration pour des scolaires. Trois bâtiments “Gassho-zukuri Cottage Gassho no Sato”  sont aussi disponibles à la location pour y passer la nuit 

Découvrez l’histoire et les traditions locales au Musée du folklore de Gokayama ainsi que les procédés de fabrication du salpêtre (composant indispensable de la poudre à canon et importante industrie de la région, à l’ère Edo) au musée spécialisé Ensho no Yakata

  • Le village de Ainokura

Quant au petit village de Ainokura, il a reçu les mêmes distinctions que Suganuma. De par son statut de village le plus reclu de la région, Ainokura a parfaitement conservé 20 maisons de style gassho; aujourd’hui des résidences privées, quelques unes étant devenues restaurants, gîtes ou musées. La plus vieille des bâtisses est estimée avoir été bâtie aux alentours du XVIIème siècle. Son emplacement lui a effectivement permis de préserver son patrimoine régional que vous pourrez découvrir dans son Musée du folklore et en apprendre plus sur son industrie locale au Musée de l’industrie traditionnelle de Ainokura. Fût un temps où Ainokura prospérait de la sériculture.

L’endroit est beaucoup moins touristique que son confrère de Shirakawago à cause de son accès difficile mais les infrastructures restent confortables pour le visiteur, et vous aurez ici aussi le possibilité de dormir dans une des maisons.

Une promenade sur cette terre agricole, aux murets de pierre, aux toits pentus et aux forêts avoisinantes, c'est comme se replonger dans le temps passé.

Dans ces deux villages, vous pourrez vous trouver des produits d’artisanat local comme le papier “washi, aux boutiques de souvenirs.

Kayabuki no Sato Kitamura

Notre dernière étape se situe dans le quartier nord de Kyoto, à Miyama-chô. 38 des maisons traditionnelles sur 50 possèdent ce style particulier et si utile lors de l'hiver. On estime leur contruction entre le XVIIème et XIXème siècle. Le village de Kayabuki n'est pas sur la liste de l'UNESCO, mais a été désigné en 1993 "Importante zone de préservation des bâtiments historiques".
Il faut dire que les bâtisses sont dans un excellent état de conservation, grâce à son accès difficile depuis les autres zones, nécessitant de traverser les montagnes de Kyoto (accès par train et bus local). Et les locaux participent activement à cet effort:  l'association de préservation locale a notamment fait reconstruire à l'identique et selon les techniques ancestrales, la maison qui accueillait le musée local, et qui avait été détruite par le feu en 2000.
Vous pourrez aussi bien passer la nuit dans une des maisons que découvrir des ustensiles et outils quotidiens d'un autre âge, au Musée du folklore local.
 
Comme pour les autres villages, Kayabuki demeure peu connu du grand public mais possède les infrastructures nécessaires pour accueillir du public, notamment une boutique locale pour acheter des souvenirs et de l'artisanat local.
Profitez d'une ballade nostalgique et paisible, au coeur d'un Kyoto différent.

Pour conclure cet article, voici un extrait tiré des travaux de l'UNESCO, que nous jugeons applicable à tous ces villages:

"Leurs grandes maisons au toit de chaume à double pente très accentuée sont uniques au Japon. Malgré les bouleversements économiques, les villages d'Ogimachi, d'Ainokura et de Suganuma demeurent des témoins exceptionnels de la parfaite adaptation de la vie traditionnelle à son environnement et à sa fonction sociale.".
 

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