Shichifukujin: les 7 dieux du bonheur japonais

13 Jan 2020


Comme le nom l’indique, il s’agit de sept divinités de la mythologie japonaise qui apporteraient du bonheur.
Elles sont toutefois à un niveau plus élevé qu’un simple maneki neko (chat porte-bonheur) puisque ce sont des dieux et déesses. Chacune d’entre elles serait issue d’une religion différente (hindouisme, bouddhisme, shinto etc) mais leur existence daterait de la fin de l’ère Muromachi (1336-1573).

La croyance veut que si vous les priez, vous serez lavés de sept malheurs et recevrez sept bonheurs. Leur vénération vient aussi du fait que le chiffre 7 au Japon, est considéré porteur de chance et de bonne fortune.

Chaque divinité possède en plus ses propres particularités:

Ebisu(ten)

                            

Le seul et unique Dieu originaire du Japon et de la religion shinto. Fils de Izanagi et Izanami, la légende veut que; lors de sa troisième année, comme Ebisuten ne savait toujours pas marcher, il aurait été abandonné à bord d’un bateau. Accostant enfin à un port, l’enfant aurait été recueilli et vénéré par les pêcheurs et marchands locaux, d’où sa particularité.

Personnage guilleret, représenté avec un poisson dans sa main gauche et une canne à pêche dans sa main droite, Ebisu est le dieu de la pêche et du commerce. Par extension, il est surtout révéré comme Dieu des affaires.

Il est ainsi souvent associé à la divinité suivante.

Daikoku(ten)

                                 


Dieu de la fortune, il est considéré comme l’incarnation du dieu hindou Shiva.
Il serait devenu bouddha une fois (donc décédé), mais souhaitant apporter du bonheur au peuple, il serait réapparu sur terre.
Coiffé de son bonnet, avec le gros sac qu’il porte sur son dos, et son maillet estampillé à la main, Daikoku est principalement révéré en tant que Dieu des échanges et de la richesse.

Il est étrangement souvent représenté à côté du capricieux poisson-chat Namazu, dont il dédommage les victimes par de la petite monnaie.

Bishamon(ten)

                                   

L’un des quatre rois célestes bouddhistes, aussi appelé Tamon(ten).
Parmi les sept divinités du bonheur, il est le seul à posséder une apparence assez menaçante de général guerrier: piétinant un amanojaku (mauvais esprit céleste), il porte dans sa main droite un reliquaire et dans sa main gauche un bâton surmonté d'un joyau, une lance ou un trident.

Parmi ses confrères, il est le Dieu de la flexibilité apportant le succès.

Ben(zai)ten

                            

Benzaiten est la seule déesse du groupe.

A l'origine c’est une divinité hindou fluviale, mais est peu à peu devenue Déesse de la musique et de l’éloquence au Japon.
Elle serait ensuite devenue Déesse des arts et de la prospérité, après avoir absorbé la personnalité de Kichijouten, considérée parfois comme son épouse ou son double.
Elle aurait aussi la vertu de former des couples (enmusubi).

Benten est représentée sous les traits d'une femme intelligente et belle, et transporte une sorte de luth tradtionnel japonais, un biwa.

Fukurokuju

                                          

Il suffit de découper son nom pour connaître ses bienfaits: “fuku” veut dire bonheur, “rokurichesse et “julongévité.
Fukurokujin est aussi le Dieu de la virilité et de la sagesse et représente l’incarnation du dieu taoïste Nankyokuroujin (littéralement, “le vieil homme du pôle Sud”, personnification de l’étoile Canopée).

Cet ermite aurait vécu dans les villes et villages de Chine, pour y répandre la foi.

Son long visage, sa longue barbe et ses larges oreilles sont représentatifs de son âge avancé. En dehors de la grue ou de la tortue qui l’accompagnent (les deux animals étant symboles de longévité), on le distingue notamment grâce à la canne ornée d’un rouleau sur laquelle il s’appuie et son éventail.

Il est à ne pas confondre avec un autre vieil homme, qui lui est accompagné d’un cerf !

Juroujin

                                          

Un autre vieillard, qui lui est accompagné d'un cerf et est aussi l'incarnation d'une étoile.
Juroujin et Fukurokujin sont parfois si similaires que certaines légendes considèrent qu'ils vivent en fait dans le même corps...
Ou il est tout simplement retiré des sept divinités, et remplacé par Shoujou, une sorte d
esprit de la mer aux allures d'orang-outan, avec un visage et des cheveux rouges et un penchant pour l’alcool.

De son air joyeux, il transporte une pêche comme signe de longue vie et son éventail est censé repousser les difficultés.
Il est donc vénéré pour la richesse, la prospérité et la longévité.

Hoteison

                                          

Une autre tête chauve qui appartient au Dieu de la générosité, de la fortune et de l'abondance.

Apparaissant dans divereses religions, il serait l'incarnation de Maitreya, un bouddha avant son éveil.
Toujours souriant, son gros sac contiendrait de nombreux trésors qu'il donne à ses fidèles.

Ses lobes très longs sont signes de haute spiritualité.

On les retrouve aussi souvent tous ensemble à bord du bateau du bonheur Takarabune.

Les références à ce fameux bateau ainsi qu’aux divinités elles-même sont largement utilisées aussi bien dans la culture populaire actuelle comme dans le manga Noragami, que dans les oeuvres d’art anciennes telle l’estampe en couverture réalisée par le célèbre peintre Utagawa Kuniyoshi.