Sawara, la petite Edo de Chiba

17 Jan 2020


Sawara, souvent connue sous le nom de Petite Edo de Chiba, est une petite ville traversée par plusieurs canaux qui a prospéré depuis les temps anciens. Ce surnom lui est donné de par la bonne condition de conservation de plusieurs maisons et magasins datant de plusieurs centaines d’années. En effet, cette dernière trouvait sa prospérité en tant que ville ferroviaire par laquelle passaient les bateaux pour atteindre la capitale : Edo, maintenant connue sous le nom de Tokyo.
Cela en fait un lieu idéal pour ceux qui désirent s’évader de Tokyo pour la journée en quête d’authenticité, Sawara n’étant qu’à une heure et demi de bus de la capitale. Pour 1300¥, on peut profiter d’une balade en barque traditionnel, pousser par un canotier en costume d’époque, le long des canaux de la ville, en voyant défiler sous nos yeux la beauté des bâtiments anciens et des saules pleureurs qui bordent la rivière.
Sawara Koedo Chiba

Historiquement, la ville fut également le lieu de résidence du premier cartographe japonais a avoir dressé la carte du pays selon les techniques modernes pendant l’ère Edo, Ino Tadataka, et on peut désormais visiter sa maison, qui a été désignée comme site historique. On trouve également un musée lui étant dédié qui retrace ses recherches, et son oeuvre. Ce dernier a en effet passé près de 17 ans à parcourir le pays de long en large pour en prendre les mesures et réaliser ses cartes. Son histoire est peu commune, après une enfance assez difficile, il est adopté par la famille Ino de la ville de Sawara. Il reprend l’entreprise familiale et développe le commerce de saké et de riz. Ce n’est qu’à 49 ans qu’il prend sa retraite et déménage à Edo pour devenir étudiant, et après 5 ans d’études, se lance dans sa mission de cartographe, jusqu’à sa mort en 1817. Sawara est donc une ville pleine d’histoires et d’anecdote en plus de sa beauté. La ville est également l’hôte d’un des plus grands festivals de la région du Kanto, le Grand Festival de Sawara, vieux de plus de 300 ans et pendant lequel des poupées traditionnelles géantes sont transportées dans toute la ville. 

Vue de l'intérieur de la maison de Ino Tadataka
 
Non loin de là, on trouve également le fameux Katori-jingu, un sanctuaire important dans l’histoire du Japon dont la fondation remonte au-delà des premiers compte rendus historiques, ce qui pousse certains à dire qu’il aurait été fondé il y a plus de deux mille ans, sous le règne du premier empereur du Japon. Le lieu est souvent reconnu comme un power spot, c’est à dire comme un endroit où l’énergie spirituelle est si forte que les visiteurs la ressentent facilement. Si historiquement, il était coutume de reconstruire le batiment principal tous les 20 ans, cette tradition tomba en désuétude et le bâtiment actuel date de 1700. Le kami qu’on y vénère est Futsunushi, dieu des épées et donc des soldats, mais plus récemment devenu symbole tout simplement de victoire. On y voit donc souvent des étudiants venir prier pour réussir leurs examens ou des sportifs demandant une victoire lors de leur prochain match.
Katori Jingu Haiden