Au nord du Japon, dans la préfecture d’Akita, alors que la neige recouvre les terres de  la péninsule d’Oga, durant la première lune de l’année, les dieux de la montagne s’en vont visiter les villages alentours. Ces dieux sont joués par des hommes vêtus de masques démoniaques, armés de longs couteaux, en costume de paille; de quoi terroriser le plus courageux des enfants de cette partie du Japon.



Ils courent et s’approchent des maisons, hurlant, cherchant les enfants qui n’ont pas été sages, ou les personnes paresseuses. Ils crient : y a t‘il ici des enfants qui n’écoutent pas leurs parents ? Appeurés, ceux-ci ne trouvent refugent que dans les bras de ceux-ci, se jurant d’être sages, certains sont amusés par les costumes incroyables de cette tradition ancestrale. Lorsque namahage entre dans votre maison, il convient de le recevoir avec soin, de lui offrir un verre de saké accompagné d'un peu de nourriture, et les enfants présents doivent parfois répondre à ses questions et prouver qu’ils sont sages aux côtés de leurs parents. Dans le cas contraire, le namahage  menace de l’emmener avec lui dans les montagnes. L’enfant promet alors d’être exemplaire pour la prochaine année.  Le namahage assure en retour qu’il protégera la famille des mauvais esprits et lui apportera le bonheur.


Le nom namahage vient du mot Namomihagi, issu du dialecte d’Akita, et qui signifie, "retirer les ampoules (du pied)". C’est en réalité une métaphore qui signifie faire disparaître la paresse. C’est pourquoi le costume de ces "démons" comprend un long couteau appelé Deba Bocho, afin de trancher les ampoules des pieds et des mains. Les masques sont constitués de bois et de papier mâché, et sont issus du savoir faire d’artisans locaux. Ils portent sur le dos un manteau de paille fait main que l’on appel le Kede, des protèges tibias appelés Habaki, et des bottes appelés waragutsu.


Le masque de namahage est unique, un vértiable art de la sculpture sur bois

On peut admirer une danse des dieux de namahage, accompagnée de rituels shinto lors du festival folklorique de Sedo à Oga. Autour de torches enflammés et feux de joie, les hommes déguisés marchent et dansent sur la neige dans une nuit d’encre, le long du versant de la “montagne aux flambeaux”. Le spectacle est à couper le souffle. Cette fête folklorique est classée au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis 2018 dans la liste des “visites rituelles des divinités masquées et costumées” comme bien important du patrimoine ethnologique vivant.

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